A Venise, La Traviata devient un « opéra de salon »
La première représentation de La Traviata (« La Dévoyée »), opéra en trois actes de Giuseppe Verdi, a eu lieu le 6 mars 1853 au théâtre La Fenice de Venise. A l’époque, cette création ne rencontre pas un succès immédiat. Verdi revisite sa partition : c’est alors que La Traviata conquiert l’Italie et séduit les autres pays européens, jusqu’à devenir un très grand classique du répertoire Lyrique. La Traviata est aujourd’hui jouée dans le monde entier et se programme dans les villes de New York, Chicago, Sydney ainsi que dans de très prestigieuses salles, à l’instar de La Scala de Milan, du Royal Opéra de Londres, ou encore de l’Opéra Bastille de Paris. Un classique qui se joue aujourd’hui dans le monde entier et dans des salles pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes, mais également en plein air à l’instar du festival d’Aix en Provence.
A Venise, une nouvelle vision de l’art lyrique nous est offerte par Musica a Palazzo (Musique au Palais) dans le palais vénitien Barbarigo Minotto.
Un palais à la façade principale rose qui se repère très vite sur la rive gauche du Grand Canal. En revanche, l’accès piétonnier ressemble à un véritable jeu de piste : en passant à côté de l’arrêt de vaporetto « Giglio», non loin de l’Eglise baroque Santa Maria del Giglio se trouve une ruelle étroite où résonnent les pas, après un petit pont. C’est le long de ce petit canal à l’eau grise, dans la semi obscurité si propre à Venise, que se cache la porte d’entrée du Palazzo Barbarigo Minotto au numéro 2504 de la rue très exactement.
Dans ce décor noble et historique, Musica a Palazzo fait revivre la tradition des salons privés du 19ème siècle autour d’un piano, accompagné d’instruments à cordes pour composer un petit orchestre de chambre. Au cœur de l’intrigue officient quatre musiciens et trois chanteurs lyriques de renommée internationale.
Musica a Palazzo a ainsi imaginé un spectacle itinérant : chaque acte de La Traviata se déroule dans une pièce différente du palais et les 70 personnes initiées ou novices, envoutées par les fresques de Tiepolo éclairées par la seule lueur des bougeoirs se déplacent de salle en salle dans un silence religieux.
Une immersion dans le passé : la magie opère, l’opéra est vécu de l’intérieur
Le premier acte a lieu dans le Portego (salon central) Alfredo Germont (Aldo Caputo) entre en chantant, Violetta (Natalia Roman) trinque avec les spectateurs qui deviennent ses invités.
A l’entracte, une coupe de Prosecco est offerte aux spectateurs qui la savourent dans la salle avec la vue sur le Grand Canal.
Dans la salle Tiepolo, dont la beauté et l'intimité offrent un écrin parfaitement adapté à la scène, Giorgio Germont ( Marco Rossi Giovagnoni), le père d’Alfredo, accuse Violetta d‘avoir causé la ruine de son fils et lui demande de ne plus le voir.
Au dernier acte, le drame de la maladie et de la mort de Violetta prend fin dans la chambre à coucher avec alcôve où l'intensité du chant de la soprano fait vibrer toutes les cordes de l'âme. Violetta tombe et meurt aux pieds d’un « invité ».
Un spectacle hors du temps et résolument marquant !
A noter, l’association culturelle italienne Musica a Palazzo décerne à chaque spectateur arrivant sur le lieu du concert une carte d’adhésion à son nom. Musica a Palazzo propose jusqu’au 31 décembre 2017 à Venise en plus de La Traviata, Rigoletto et Le Barbier de Séville.