Beauté à la française : une histoire de familles

Beauté à la française : une histoire de familles

Elles emploient plusieurs milliers de personnes et parfois même sont cotées en Bourse. En France, nombreuses sont aujourd’hui les dynasties familiales à la tête de mastodontes de la coiffure ou des cosmétiques. Ces géants du secteur qui côtoient sans peine les groupes internationaux sont une réelle spécificité hexagonale. Snobismes a souhaité en savoir davantage et a rencontré quelques très grands noms du secteur.

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Groupe Alès, Dessange International, Provalliance ou encore Pierre Fabre Dermo-Cosmétiques, quatre groupes aujourd’hui largement ancrés dans le paysage économique français et qui ont un point commun : l’impulsion d’un président fondateur qui a su faire de son intuition initiale un géant du secteur. C’est ainsi qu’en 1969, Patrick Alès imagine la marque Phyto, avant de lancer quelques années plus tard la marque Lierac. A la même époque, le jeune Franck Provost ouvre son premier salon de coiffure, tandis que Jacques Dessange se lance dans une phase d’expansion de ses salons. Depuis son Tarn natal, Pierre Fabre met au point la création des marques Klorane et Ducray.

A l’heure, où de nombreuses start-up entendent conquérir le monde, les empires construits par ces quatre hommes apparaissent comme de très belles sources d’inspirations.

Quelques décennies plus tard, ces groupes affichent des performances record, avec des chiffres d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros, voire de quelques milliards pour certains et de nombreuses implémentations internationales. A l’heure, où de nombreuses start-up entendent conquérir le monde, les empires construits par ces quatre hommes apparaissent comme de très belles sources d’inspirations. Le secret de ces réussites, sans conteste, le travail et la passion, comme l’explique Olivia Provost, directrice communication chez Provalliance et fille du célèbre Franck : « le moteur de mon père n’a jamais été l’appât du gain, mais avant tout la curiosité et l’envie. Aujourd’hui encore, quand je le vois aux coté des collaborateurs du groupe, je me rends compte à quel point il est protecteur ! Le succès du groupe qu’il a lui-même créé est le résultat d’un travail d’équipe entre mon père et les hommes et les femmes en qui il a su placer sa confiance ».

Reste la question cruciale : comment, suite au départ ou à la disparition des patriarches fondateurs, faire perdurer l’ADN familial au sein d’un groupe mondialisé ? De son côté Franck Provost n’entend pas prendre sa retraite, mais le coiffeur homme d’affaires a d’ores et déjà fait entrer ses deux enfants au sein de son groupe : « Attention, j’ai commencé par faire des shampooings avant de monter en responsabilité. Mon frère et moi-même avons dû faire nos preuves et gagner la confiance des collaborateurs avant de pouvoir occuper des fonctions de management », détaille Olivia Provost. Pas de parachutage donc, mais des années de travail permettant d’apprendre auprès du fondateur de la maison pour pouvoir un jour, peut-être lui succéder. Au sein du groupe Dessange, on applique les mêmes recettes, si Benjamin Dessange préside aujourd’hui l’ensemble des activités de Dessange International, il a fait ses gammes sur le terrain, en salon de coiffure.

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Mais quid des entreprises familiales sans héritiers directs ? C’est le cas notamment du géant de la pharmaceutique et de la dermo-cosmétique Pierre Fabre. A sa disparition en 2013, le pharmacien et homme d’affaires avait alors anticipé la suite, comme l’explique Marc Alias, directeur de la communication corporate du groupe Pierre Fabre : « le groupe Pierre Fabre est aujourd’hui le seul en France à appartenir à une fondation reconnue d’utilité publique dont l’ambition est d’aider les pays pauvres à prendre en charge des maladies tropicales. Ainsi, tous nos bénéfices sont investis dans la fondation ». Autre avantage de la fondation, la fiscalité qui, en France et dans de nombreux de pays du monde, est beaucoup moins élevée que celle appliquée dans le cas d’une transmission directe aux héritiers. La fondation n’évite pas pour autant la recherche de rentabilité : « la fondation nous permet de ne pas être dépendants de fonds d’investissements ou d’actionnaires et donc d’inscrire nos projets sur le long terme, en respectant les grands principes insufflés par notre fondateur tels que par exemple, l’implantation régionale dans le Tarn ou encore la très forte dimension sociétale et citoyenne de nos activités », conclut Marc Alias.

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