"Le Triangle de Mai. Beaux-Arts, des murs pour le dire"

"Le Triangle de Mai. Beaux-Arts, des murs pour le dire"

Avant mai 68, les Beaux-Arts forment une institution réputée mais passéiste. Les étudiants demeurent assujettis à un respect désuet envers leurs maîtres et aînés et l'enseignement de l'architecture reste sclérosé, déconnecté du réel, orienté vers la réalisation de projets d'apparat. 

La réalité du monde de la construction en cette fin des années 60 est toute autre. C'est la pleine période de la reconstruction, "on construit n'importe quoi n'importe quand". 700 000 logements sortent de terre par an, et les villes et banlieues commencent à se doter d'ensembles urbains de forme inédite qui appellent à de nouvelles réflexions en termes de cadre de vie, de conditions de travail, de tissu urbain, de sociologie. Les étudiants en architecture appellent à une refonte de leurs études, principalement artistiques, pour aborder des thématiques issues des sciences humaines. 

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En mai, les étudiants occupent les Beaux-Arts où ils créent un atelier d'affiches. À la lithographie utilisée au départ, procédé long, est rapidement préférée la sérigraphie, technique d'ancrage au pochoir permettant la reproduction en grand nombre d'affiches graphiquement très efficaces, avec de grands aplats de couleur. Par ce biais, les étudiants produisent chaque nuit des affiches anonymes aux slogans et images élaborés collectivement.

Ces affiches font l'objet d'une exposition aux Beaux-Arts, 13 quai Malaquais, Paris 6e. Jusqu'au 20 mai. "Images en lutte. La culture visuelle de l'extrême gauche en France (1968 - 1974)".

France Télévisions prend le parti de raconter mai 68 à travers ces lieux emblématiques, berceaux de la révolte étudiante. Documentaires le "Triangle de Mai" diffusés à partir du 16 avril  (France 3).

 

Un parfum de cinéma

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