Portraits d’entrepreneurs confinés : Marie Beaudoin, directrice de l’agence Millesime event

Portraits d’entrepreneurs confinés : Marie Beaudoin, directrice de l’agence Millesime event

Véritable passionnée de la communication, Marie Beaudoin, marque les esprits par sa détermination, son dynamisme et son savoir être hors du commun. A la tête de Millesime Event depuis septembre 2019, elle met au service de cette petite agence événementielle, sa bonne humeur, son sens de l’écoute et tous ses bons plans. Si l’opérationnel n’a plus de secret pour elle, Marie entend donner à l’agence une dimension conseil afin de proposer à ses clients un accompagnement complet. Aussi brillante qu’attachante, Marie est le genre d’entrepreneuse qui sait séduire par son caractère mais aussi convaincre et rassurer par ses compétences et son grand professionnalisme. 

Malgré une activité fortement impactée par la crise du Covid-19, elle garde son enthousiasme légendaire. Avec son compagnon Valentin Petrot, entrepreneur lui aussi, ils continuent leurs projets, en créent de nouveaux et font preuve d’un réel optimisme (communicatif). 

Snobismes a souhaité en savoir plus sur l’état d’esprit de Marie en cette période inédite, sur ses projets et ses petits secrets pour bien vivre le confinement. 

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Comment te sens-tu et comment vis-tu ce confinement ?

Je me sens plutôt bien, nous avons la chance d’avoir un appartement assez spacieux, avec un extérieur pour profiter du beau temps. Ce confinement est l’occasion de me poser, chose que je n’avais pas eu le temps de faire depuis un certain temps.

Depuis septembre 2019, j’ai repris la direction de l’agence Millesime, crée par mon conjoint Valentin en 2012. Valentin avait un peu délaissé l’agence suite à la création de son traiteur en 2015 (Les Menues). Nous avons donc eu beaucoup de travail avec la relance de l’activité événementielle, l’organisation de nos activités respectives en général et enfin le projet d’ouverture d’une nouvelle salle à Levallois Perret (l’Iroquois).

 Le confinement me permet de prendre le temps de réfléchir aux orientations que je souhaite donner à l’agence et à mon rôle dans son développement. C’est également l’occasion d’effectuer certaines tâches comme la refonte de nos conditions générales de vente, des plaquettes commerciales et du contenu de nos sites commerciaux (en français et en anglais). 

Quels impacts sur ton activité ?

Pour nous, c’est une cessation d’activité directe. Tous nos événements ont été annulés jusqu’à septembre. On espère maintenir les opérations déjà engagées sur le dernier trimestre mais sans certitude au regard de la situation économique de nos clients et/ou d’une réglementation stricte concernant les rassemblements. On fera peut-être une année blanche. Pour continuer nos projets, nous essayons de poursuivre les travaux de l’Iroquois mais il nous manque encore des matériaux. On essaye tout de même de préparer la suite et surtout de garder contact avec nos clients.

Comment t’organises-tu pour travailler ?

Je me lève très tôt le matin, vers 6h et je travaille jusqu’à 12h30 environ. Je m’organise comme ça car je suis moins productive l’après-midi. J’essaye de me donner des objectifs et des échéances pour la semaine : comme engager une mise à jour de nos contenus commerciaux, la revue des CGV etc. Cela me permet de mieux m’organiser et d’avoir un cap.

Penses-tu que cet épisode inédit va changer les habitudes des Français ? (État d’esprit, manière de consommer, etc.)

Bien évidemment. Au niveau professionnel déjà, les employeurs vont voir différemment le télétravail notamment parce q'u’ils se sont habitués à utiliser des systèmes de visioconférence pour maintenir leur activité. Les gens vont chercher à aménager leurs postes de travail à la maison. J’ai connu trois sociétés sur mes six premières années d’exercice avant d’être à mon compte et le télétravail était une alternative rarement choisie par l’employeur. On considérait que le collaborateur à distance ne travaillait pas ou moins. Mais c’est une idée reçue : le “home office” est une méthodologie efficace: quand elle est possible, la concentration est plus optimale.

Au niveau de la consommation, on va davantage se focaliser sur des produits locaux et les commerces de proximité (primeurs, bouchers, etc.). Dans la vie de tous les jours, (surtout les Parisiens), on commande beaucoup de nourriture déjà préparée. Mais finalement, faire à manger soi-même est plutôt simple et rapide et on mange beaucoup mieux.

Le confinement change forcément nos habitudes. Par exemple, les gens ont fait du sport à la maison. Je pense que les salles de sport vont devoir réfléchir à la mise en place de systèmes pour proposer à leurs clients des coachs ou des cours à domicile en ligne. Personnellement, j’ai bien apprécié cette nouvelle façon de faire du sport.

L’état d’esprit change aussi. Nous apprenons à connaître et reconnaitre son environnement auquel d’habitude on ne prête pas forcément attention (voisins, fromagers, caissières, etc.) Avant je ne connaissais pas mes commerçants de proximité, maintenant je descends et je les appelle par leurs prénoms. C’est un peu inédit mais ça sera un aspect positif du confinement.

A Levallois Perret, il y a beaucoup d’exemples de solidarité entre voisins. Une petite association s’est créé avec de nombreux bénévoles. J’ai participé à une des actions. Une belle proximité avec des gens de toutes catégories sociales s’est créée. Cela permet de se rendre compte que tout le monde n’a pas la même chance que nous. Avec cette association nous avons distribué 370 repas au corps médical et aux familles en difficulté. J’ai envie de poursuivre cet élan et mettre à disposition notre salle l’Iroquois pour l’organisation d’actions caritatives (réunions, cours de français, etc.).

Comment est-ce que tu t’adaptes à ces changements ?

 Je me fais des routines, c’est vraiment mon secret. D’habitude avec Valentin, on sort beaucoup et on reçoit beaucoup. Au début, ça a été compliqué mais on s’est adaptés. On a fait en sorte que notre intérieur soit plus confortable. On a conservé la même vie qu’avant mais organisée différemment, on continue de faire beaucoup de choses, mais en ligne, y compris les apéros.

Est-ce que tu as des projets pour la fin du confinement ou pour la rentrée de septembre ?

 Oui, j’ai pleins de projets. Nous nous sommes organisés pour ne pas baisser les bras et pour continuer de développer au maximum notre activité.

Dès la fin du confinement, je souhaite lancer la salle à Levallois (l’Iroquois), c’est un espace pouvant accueillir entre 10 et 60 personnes. On a encore la décoration à faire notamment pour apporter un peu de chaleur et de notre ADN dans les espaces. Une artiste a d’ailleurs répondu présente pour exposer sur nos murs. Cette salle a été pensé pour être comme un chez soi, un espace où l’on se sent “comme à la maison”.

Avec Valentin, nous avons également décidé de lancer une épicerie fine avec les meilleurs produits du traiteur. Nous avons lancé la marque Pétoin (association de nos deux noms Pétrot et Beaudoin) en ligne. On a plusieurs commandes par jour via notre E-boutique Shopetoin.com et les plateformes de vente en livraison : Ollca, Ubereats et Deliveroo.

Pour l’agence Millesime Event, j’aimerais proposer à mes clients et prospects un accompagnement plus complet en mettant mes compétences en matière de communication (mon premier métier) au service de notre offre événementielle. Il s’agit d’aborder « l’Événement » en lien avec une stratégie de communication pour promouvoir une marque ou pour des objectifs RH (marque employeur, bien-être au travail, animation etc.). C’est donner du sens à « l’Événement ».

J’aimerais également développer une sous-marque, qui s’appellerait par exemple « Millesime stay home ». L’idée est de proposer à nos clients (entreprises et pourquoi pas des particuliers) de se déplacer directement chez eux pour évaluer les possibilités de réalisation d’un événement. On a conscience que les sociétés vont devoir reconsidérer le budget alloué à l’évènementiel et donc probablement exploiter leurs locaux pour réunir clients et collaborateurs. Avec cette offre, nous pourrons mieux répondre aux besoins et aux budgets de nos clients.

Quels sont tes conseils pour « bien vivre » le confinement ?

 Se créer une routine c’est pas mal, ça m’a permis de m’équilibrer. Je dors beaucoup, environ 10h par jour, donc ça passe vite (je pense moins à la situation). A 17h je sais que j’ai sport, le matin je travaille, après je vais prendre mon petit verre de vin le midi tranquillement. Je me repose, je vais me détendre, je vais envoyer les commandes, etc.

 Pour conclure, je dirai que le confinement a été vécu comme un traumatisme, un électrochoc, parce qu’on nous a enlevé notre vie sociale. On n’a plus que nous. Beaucoup de couples vont se dire qu’ils ne sont pas faits pour être ensemble, d’autres au contraire vont conforter leur amour.

Il faut prendre du temps pour soi, pour se poser pour se demander si notre vie nous convient. Il n’y a plus les autres pour nous influencer, nous dire quoi penser. C’est le moment de bien réfléchir, se demander « c’est quoi ma vie » ? Se demander si on n’a pas des choses à réajuster, à remettre à plat. C’est aussi l’occasion de reprendre des activités oubliées par exemple le dessin ou la peinture.

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Petits conseils pour se divertir pendant le confinement :

Pourrais-tu nous conseiller?

Une musique/ un son / un album… : je n’écoute pas vraiment de musique, mais plutôt des podcasts

Un livre, un podcast, un blog… :  j’écoute des podcasts comme « transfert », « super héros », je vous conseille la série sur Vanessa. J’aime beaucoup le « bureau des mystères ». J’écoute aussi « il était un crime », « true story » et « les pieds sur terre » de France Culture.

 Une activité : le sport

Un film : J’ai vu de bons films récents comme furie ou les misérables. Je conseille également Diva sur netflix. Je voulais me refaire les films de Gérard Depardieu, je suis une grande fan, je l’adore surtout quand il était jeune.

 

Pour en savoir plus :

Agence Millesime 

Salle l’Iroquois 

Epicerie Pétoin 

 

Maroquinerie et mignonnerie par Maison Pollux

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 Portrait d’entrepreneurs confinés : Charline Drappier

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